Caeli McKay et sa « cheville toute neuve » font équipe avec Kate Miller pour la Coupe du monde au 10 m synchro
De nombreux événements sportifs internationaux donnent lieu à des scènes rocambolesques, joyeuses et surprenantes, et le plongeon ne fait pas exception à la règle.
Il s’agit généralement d’un athlète olympique, debout près de l’entrée d’un grand complexe aquatique, les cheveux encore humides. Une flopée d’enfants de 10 ans en ébullition, les yeux écarquillés, entourent l’athlète plus âgé qui trône comme un sureau solitaire dans une forêt de jeunes arbres.
Hier, la monnaie d’échange était un autographe, aujourd’hui c’est un selfie.
C’est dans une scène comme celle-ci, à Gatineau, lors d’un Grand Prix de plongeon de la FINA, que Kate Miller a rencontré Caeli McKay pour la première fois. Miller, plus jeune d’un peu moins de six ans, a récemment retrouvé la photo souvenir de ce moment.
Je me suis dit : «oh mon Dieu, elle est tellement cool. Elle va participer à des compétitions internationales», raconte Kate Miller, qui se souvient de son enthousiasme d’enfant. «J’étais dans un camp d’entraînement pour bébés», ajoute-t-elle.
Dans le sport, il est étonnant de voir à quelle vitesse les rôles peuvent changer. Le 6 mai, Miller, 17 ans, et McKay, 23 ans, feront leurs débuts en tant qu’équipe en participant à l’épreuve féminine de 10 m synchro lors de la Coupe du monde de plongeon World Aquatics à Montréal.
La compétition se déroule du 5 au 7 mai au Parc olympique.
Il s’agit d’une première grande compétition internationale senior pour Miller. McKay n’a pas eu de partenaire de synchro à temps plein depuis que son propre mentor, la triple médaillée olympique Meaghan Benfeito, a pris sa retraite après Tokyo 2020.
McKay a également rencontré Benfeito alors qu’elle était une athlète beaucoup plus jeune. Elle a même vécu avec elle pendant un certain temps après avoir déménagé de Calgary à Montréal à l’âge de 16 ans.
L’athlète de Calgary a fait ses débuts internationaux avec Benfeito à l’âge de 17 ans. Ils ont remporté la médaille d’argent au Grand Prix de Rostock, en Allemagne, en 2017. L’apogée de leur partenariat a été une quatrième place au 10 m synchro à Tokyo 2020, malgré que McKay plongeait avec une cheville gauche gravement blessée à la suite d’un accident dans le gym moins d’un mois avant les Jeux olympiques.
En fait, après avoir enduré une douleur incroyable en plongeant sur l’articulation en difficulté pendant toute la saison 2022, McKay a opté pour une opération en octobre 2022. La Coupe du monde de Montréal sera sa première compétition depuis l’opération.
«J’ai vraiment hâte de retourner sur la plateforme avec une cheville toute neuve», déclare McKay.
Avec toute cette expérience, McKay, qui est elle-même une jeune athlète, joue le rôle de mentor pour Miller.
«J’essaie aussi de la préparer mentalement à ce qui l’attend et à ce que j’ai ressenti lors de certains événements», explique McKay. «Je l’ai vécu.»
McKay a également vu Miller grandir. La jeune plongeuse est originaire d’Ottawa et s’entraînait occasionnellement à Montréal. McKay dit que le talent était évident et la qualifie même de «sans peur».
En 2021, au début de sa 11e année, Miller a surmonté ses réticences à quitter sa famille et ses amis pour déménager d’Ottawa à Toronto et faire avancer sa carrière. « Cela s’est avéré être une excellente décision pour moi, car je me suis fait de nouveaux amis, j’ai vécu de belles expériences et j’ai amélioré mon plongeon », explique-t-elle.
En novembre de l’année dernière, Miller est devenue championne du monde junior au 3 m synchro.
Elle a également participé à deux Grands Prix de plongeon de la FINA, une compétition qui lui a servi de tremplin pour la Coupe du monde.
Avec son expérience internationale limitée, le fait de plonger contre l’élite lors d’une Coupe du monde, sera un grand pas pour la jeune femme de 17 ans.
Miller l’aborde avec une curiosité mesurée et un esprit de dépassement de soi : «Mon principal objectif est de faire de mon mieux, d’acquérir l’expérience dont j’ai besoin pour l’avenir.»
Montréal sera également une expérience d’apprentissage pour McKay et Miller en tant qu’équipe. Diving Plongeon Canada a établi un ensemble de critères pour le jumelage des deux athlètes. Elles ne travaillent ensemble que depuis la fin de l’hiver. Miller se rend à Montréal pour une semaine à la fois et les deux plongeuses passent la majeure partie de ce temps à travailler leur synchronisation.
Chaque athlète a une liste de plongeons. La force d’une équipe dépend de la concordance de ces listes et de l’habileté de chaque athlète à exécuter chaque plongeon. À partir de là, «c’est davantage le décollage… la sortie de la tour qui détermine vraiment la qualité de votre synchro, explique McKay. Il n’y a pas grand-chose que vous pouvez changer dans l’air pour l’ajuster.»
À partir de cette base, McKay pense qu’il est crucial de se comprendre en tant qu’athlètes, d’après son expérience avec Benfeito. «Nous nous entendons très, très bien et de façon très naturelle, alors il n’y a pas grand-chose à travailler avec elle», dit McKay.
Le Canada a 10 athlètes qui participent à la Coupe du monde, la deuxième étape du circuit en 2023 après Xi’an, en Chine, en avril, et la super finale de Berlin, du 4 au 6 août.
Pour l’horaire détaillé et pour obtenir plus de détails sur l’événement, visitez notre site internet : www.diving.ca/coupedumonde