Un début de saison olympique à Montréal avec la Série mondiale FINA
Chronique par Roseline Filion, double médaillée olympique en plongeon
Le coup d’envoi de la saison 2020 se fera dans la plus belle piscine au monde (à mon humble avis) avec le premier arrêt de la Série mondiale de plongeon FINA/CNSG au stade olympique de Montréal.
La Série mondiale peut être comparée au circuit de la WTA au tennis. Plusieurs arrêts partout dans le monde, déterminant au niveau du classement mondial, attribution de bourses selon le classement et surtout, une occasion de rivaliser avec les meilleurs au monde. Ceci dit, ce qui rend la compétition encore plus prestigieuse, c’est que seulement le top 8 mondial peut y participer. Donc garantie de voir les meilleurs plongeurs au monde s’affronter. Encore plus vrai lorsque l’année en cours en est une olympique.
Malheureusement, l’équipe chinoise ne sera pas présente lors de l’étape montréalaise du circuit cette année. Ceci étant dit, le spectacle offert, lui, se fera sans compromis.
Si vous connaissez les Jennifer Abel, Meaghan Benfeito et Pamela Ware, c’est aussi l’heure d’élargir vos horizons pour voir à l’œuvre les non moins expérimentés François Imbeau-Dulac, Vincent Riendeau et Philippe Gagné. Qui plus est, depuis quelque temps maintenant nous pouvons admirer les prouesses des jeunes Mélissa Citrini-Beaulieu, Nathan Zsombor-Murray et Caeli Mckay qui sans contredit, se démarquent sur la scène internationale.
Le weekend du 28 février au 1er mars sera également l’occasion de voir les vedettes mondiales du plongeon : les Britanniques Tom Daley et Jack Laugher, le quadruple médaillé olympique, l’Américain, David Boudia et la puissante Australienne, Maddison Keeney, entre autres.
Outre le prestige de monter sur le podium en Série mondiale, une bonne performance permettrait à certains plongeurs canadiens de cumuler des points en vue de la qualification olympique. Donc les trois arrêts prévus au calendrier ont un enjeu bien particulier pour ces athlètes qui souhaitent se tailler une place au sein de l’équipe olympique canadienne qui ira à Tokyo cet été.
Si je fais un petit retour en arrière, les épreuves de la Série mondiale, pour moi, étaient de loin mes compétitions préférées. Non seulement pour le prestige de faire partie de l’élite mondiale, mais aussi pour le format plus « spectacle » qui entourait l’événement. On nous traitait comme des vedettes internationales et ça me donnait le goût de performer encore mieux à chaque occasion.
Bref, à mon grand regret, je n’aurai jamais vécu l’édition de Montréal, mais lorsque Windsor arrivait (pendant 4 ans cette ville de l’Ontario a accueilli une étape de la Série mondiale) j’étais immensément fébrile de plonger dans mon pays, devant les miens. Et curieusement, mes meilleures performances étaient souvent au rendez-vous. Je voulais être bonne et j’avais les conditions parfaites pour le faire même si je connaissais de fond en comble les répercussions d’une mauvaise performance, surtout lors de moments aussi déterminants.
La saison olympique commence donc en force à Montréal et elle nous conduira vers l’ultime chance de qualifier son pays lors de la Coupe du monde de Tokyo, en avril prochain. Ça viendra vite, ce sera excitant, et chaque mouvement comptera. Ce sera également une constante bataille physique et mentale pour ces plongeurs qui seront confrontés à un niveau de pression inégalé. Quand on y pense, être aux derniers miles de réaliser ses rêves, c’est parfois étourdissant, même quand on est des pros de pirouettes…
Billets et horaire: https://diving.ca/fr/seriemondiale/
Plongeuse à la retraite depuis 2017, Roseline Filion a participé aux
Jeux olympiques de 2008, 2012 and 2016, remportant deux médailles de
bronze avec sa partenaire synchro Meaghan Benfeito.